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dimanche, 11 novembre 2012

Aujourd'hui pierre à pierre.

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Il n'y a rien de plus difficile à consoler qu'un paysage désolé.
Pierre Dac

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On avait construit le bassin, pierre à pierre. Suffisamment large pour déposer autour un nombre conséquent de sièges verts. Suffisamment étroit pour y ressentir quand même une certaine intimité. On avait ajouté des allées d'arbres. Rectilignes comme si souvent les allées d'arbres dans le jardin public. Alors, pour contrer la droiture de leur reflet dans l'eau, on avait ouvert les jets. On avait aussi cédé à la tentation de poser sur l'autre rive, une statue. Vénus ou Aphrodite, elle serait ce jour-là, pudique. Le regard tourné vers une congénère, là-bas.
Tout avait une place. Il suffisait d'attendre qu'un couple de passants rejoignît la nonchalance des deux fauteuils.

La chance, c'est une question de veine.
Pierre Dac, toujours.

samedi, 10 novembre 2012

Aujourd'hui une personne insignifiante. Vraiment?

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224/366
Alabama blues
. Je pressens en ouvrant le dernier roman de Maryvonne Rippert que le chemin depuis Métal Mélodie n'a pas été de toute quiétude. Faut dire que sa Mélodie avait raflé tous les prix de littérature jeunesse, avec une évidente impertinence. Laissant son auteure étonnée. J'imagine que certains soirs, on doute de trouver la blue note pour le suivant.

Alabama blues, ce sont Les Chics Types qui lui ont apporté l'idée de départ -créer un roman avec sa B.O., à huit mains- sur lequel elle a tissé sa trame.
Alabama blues
. Aux premières pages, je ressens le même désappointement qu'avec Métal Mélodie. Les personnages sortent très vite des coulisses. Une fois encore, elle prend le risque qu'on ne s'y attache pas. Ceux-là trouveront-ils le tempo pour former The Band? Lou, le gamin désorienté qui oscille entre ses familles recomposées, Lou la gamine qui menace de réduire en poussière le dentier du premier qui l'importunera, Les Chics Types qui répètent à la MJC et Dexter. Dexter, le joueur de jazz de la place de Paris. Dexter, le survivant d'une Louisiane engloutie par l'ouragan. On sent bien que sa présence a un sens. Qu'à ses côtés, il n'est pas possible de s'obstiner dans ses certitudes et ses désespérances. Il faut aller de l'avant, trouver sa note. A ce moment-là, les réticences des premières pages se sont évanouies et on aimerait que la lecture dure un peu plus qu'une matinée passée sous la couette alors que des trombes d'eau s'abattent sur les carreaux.

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vendredi, 09 novembre 2012

Aujourd'hui hommes et femmes.

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Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari, goncourtisé.
Dans les jours qui viennent, vous allez en lire tant et plus des critiques littéraires qui vont essayer de parler du bistrot corse, des hommes et des femmes qui s'y arrêtent pour projeter, de leur chute inévitable.
Vous aurez l'embarras du choix. Les qui auront trouvé un chemin et s'y promèneront comme sur une avenue. Les qui heurteront les parois de leur propre labyrinthe et qui clameront que cette oeuvre-là résiste. Les qui la presseront comme un citron et brandiront la pauvre écorce, victorieux.  Les qui l'empaquetteront avant de passer à la suivante.
Je ne me prêterai pas à ce jeu. J'aurai bien trop peur de ne pas réussir à rendre au roman les frémissements tremblés qui m'ont traversée à sa lecture. Je déposerai seulement ici un lien: l'auteur y parle de son roman, avant tout ce chambardement.
Quant à moi, je retourne à la lecture de Où j'ai laissé mon âme.

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jeudi, 08 novembre 2012

Aujourd'hui ça a l'air vieux mais.

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Oui, ça a l'air vieux comme le monde -sans mais aucun- ce qui vient de se passer sur les ondes internationales ces derniers jours: jouer à se faire peur. Toutes le donnaient perdant ou tout du moins, pour qu'un suspense subsiste, le mettaient au coude à coude avec l'effrayant Mormon. Elles ont même réussi à effrayer Zoé sous son arbre à palabres. Pourtant elles n'avaient pas pu ne pas entendre parler des prédictions de Nate Silver: Obama serait réélu, fingers in the noise. Elles ont préféré se laisser séduire par les attraits du "et si on se faisait peur pour de vrai". Ah blandices, quand vous blandissez!

mercredi, 07 novembre 2012

Aujourd'hui j'ai l'habitude de.

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Edward Hopper, Room in Brooklyn, 1932
Museum of Fine Arts, Boston

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C'est la première fois que, ayant affirmé quelque chose la veille, je viens ici me dédire.
Hier soir, pour m'ôter l'ombre d'un doute, j'ai envoyé un message à K. Ce gars-là, après avoir tenu sa boîte à images pendant des années, officie désormais avec sa chronique hebdomadaire sur Arrêt sur images. En m'adressant à lui, je savais bien que, s'il y avait une malheureuse fleur perdue dans toute l'oeuvre hopperesque, il la dénicherait. Room in Brooklyn donc. La fleur n'y est même pas malheureuse: sur son guéridon, elle s'adonne au soleil en toute volupté.

mardi, 06 novembre 2012

Aujourd'hui une fleur.

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Il serait trop simple d'ouvrir la porte de la biquetterie et de choisir une fleur. Une de celles qui résistent aux premières présences du froid. Si vous m'y autorisez, je vais rendre un peu plus complexe la contrainte en vous parlant encore un peu d'hier. Ce qui donne: hier une fleur.

C'est d'ailleurs avec cette idée en tête -vous ramener une fleur- que je suis arrivée hier devant le Grand Palais. A 8h30, le labyrinthe des barrières était quasiment vide. Seule une poignée de ceux qui n'avaient pas réservé leur billet mais qui voulaient avoir la certitude d'entrer était déjà là. Nous n'avions plus qu'à attendre une heure trente. J'aurais pu en profiter pour photographier un des chrisanthèmes qui meublent le jardin du musée tout aussi uniformément que nos cimetières. Mais ça aurait été simple, trop simple de ramener la première fleur entrevue.
Dans la file d'attente qui peu à peu se compactait, j'ai porté mon regard vers le haut et n'ai croisé qu'une nudité indifférente à tous ces hominidés soudain épris d'art américain.

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Puis est venue l'heure -la dixième- où, nous aussi, nous avons vu les choses d'en haut...

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J'allais enfin pouvoir déambuler dans des salles presque vides à la recherche d'une fleur hopperesque.
Dans ma quête,
j'ai observé les talus d'une station essence...

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Gas

J'ai scruté une prairie haute jusqu'au mollet juste devant le seuil d'une maison...

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Cape cod evening

Ne trouvant rien dehors, je suis entré. Chez Phillies.

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Nighthawks

Puis dans le Chop Suey.

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J'ai frappé à quelques portes de particuliers. Suis toujours tombée sur la même femme que j'interrompais en pleine luminothérapie.

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A woman in the sun

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Morning sun

J'ai tout examiné, j'ai même vérifié sur internet de retour chez moi. Je suis formelle: Hopper n'a jamais consacré un poil de son pinceau à une fleur.
Bonus bien malgré moi.

lundi, 05 novembre 2012

Aujourd'hui dans l'actualité.

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Early sunday morning, Edward Hopper

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Tôt, ce lundi matin. Nous avons décidé de tenter le coup. Remplir un thermos de café brûlant. Monter dans la voiture. Faire la route jusqu'à Paris. Arriver devant le Grand Palais longtemps avant son ouverture. Espérer être les premiers de ceux qui n'auront pas pris de réservations en ligne. Faute de places, faute d'envie de programmer jusqu'au moment où l'on pousse la porte d'une expo. Se poser sur les marches -dans le pire des cas, sur le trottoir- puis attendre. Attendre. Pour tromper l'attente, parcourir quelques reproductions dans un bouquin oublié par un ancien amant, amoureux d'Hopper. Voir les organisés arriver, leur billet déjà à la main, lâchant sur l'asphalte un regard dédaigneux pour la plèbe. Qui espère entrer. Avancer pas à pas jusqu'au guichet. Payer son billet puis entrer. Se dire dès le seuil de la première salle que ça ne s'accorde pas. Toutes ces vides solitudes hopperesques et cette cohue. Faire abstraction du monde et tenter quelques tête à tête pour de vrai avec des toiles. Eleven A.M. Compartiment C, car 293. Night window. Gas. Automat. House at dusk.
Ressortir en se disant qu'on aimerait y revenir par effraction, à une heure de la nuit où les réservations n'ont pas été encore inventées.

dimanche, 04 novembre 2012

Aujourd'hui ça ne se passera pas comme ça.

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Je ne sais pas ce qui doit se passer aujourd'hui contre lequel je devrais lutter. Au point de lancer outrée la contrainte à la face du jour. Quand la première lueur percera l'obscurité, je partirai courir avec mon morveux. Il donnera la cadence et je le suivrai jusqu'à la zone de maraîchage des Hauts Prés. En suivant le chemin détrempé, nous accumulerons la boue sous la semelle. Je repenserai alors aux jours de marche en Suisse Normande. A la clémence du ciel qui inondait la terre toute la nuit et qui le matin venu saluait nos premiers pas par des bourrasques de vent et des nuages insensés. Du noir à l'orange. Sur ces chemins-là, j'ai vidé ma tête. Quelques pensées ont choisi les sillons de mes semelles. Soumises au rythme du pas, elles sont devenues fluides.
Je repenserai sans doute à cela tout à l'heure. Et aussi à ceci: l'abandon dans un champ au bord de l'Orne. Le corps rincé par la marche. S'endormir sous un soleil d'automne. Laisser la rivière emporter ses flots limoneux. Se réveiller parce qu'un bourdonnement est monté de la terre comme une caresse.
Oui, ce matin, ça se passera comme ça.

samedi, 03 novembre 2012

Aujourd'hui en bois.

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"Pour les vagabonds de l'écriture, voyager, c'est retrouver par déracinement, disponibilité, risques, dénuement, l'accès à ces lieux privilégiés où les choses les plus humbles retrouvent leur existence plénière et souveraine."
Nicolas Bouvier

vendredi, 02 novembre 2012

Aujourd'hui pourquoi c'est compliqué.

 

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"Si l'on comprenait tout, il est évident que l'on n'écrirait rien. On n'écrit pas sur : deux + deux = quatre. On écrit sur le malaise, sur les sentiments complexes qui naissent de : deux + deux = trois ou cinq. Ainsi le voyageur écrit pour mesurer une distance qu'il ne connait pas et n'a pas encore franchie."
Choniques japonaises
, Nicolas Bouvier

jeudi, 01 novembre 2012

Aujourd'hui la terre.

 

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"Sans cet apprentissage de l'état nomade, je n'aurais peut-être rien écrit. Si je l'ai fait, c'était pour sauver de l'oubli ce nuage laineux que j'avais vu haler son ombre sur un flanc de montagne, le chant ébouriffé d'un coq, un rai de soleil sur un samovar, une strophe égrenée par un derviche à l'ombre d'un camion en panne ou ce panache de fumée au dessus d'un volcan javanais."

L'usage du monde
, Nicolas Bouvier

mercredi, 31 octobre 2012

Aujourd'hui métallique.

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Aujourd'hui, je pars pour quelques jours m'enivrer de couleurs automnales en Suisse Normande. Sac au dos, chaussures de rando aux pieds. Le corps se donnera à nouveau aux chemins. J'abandonnerai ici la pile de romans en cours. Les lisières d'Olivier Adam. Les désarçonnés de Pascal Quignard. Les désorientés d'Amin Maalouf. Aucune fiction ne saurait s'accorder à ces espaces. Elles ne produiraient qu'un bruit métallique sur la roche. La seule écriture qui rende mon pas semblable à une caresse sur la terre est celle de Nicolas Bouvier. Je prends avec moi L'usage du monde et Route et déroute. J'attrape aussi sa correspondance avec Thierry Vernet.
Je laisse ici des fragments. Echos incertains aux contraintes à venir.

mardi, 30 octobre 2012

Aujourd'hui le roi.

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Si j'étais roi, je ne dormirais sur aucune de mes deux oreilles. A cause des As.

lundi, 29 octobre 2012

Aujourd'hui douleur.

366 réels à prise rapide

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La châtaigne se retrouve-t-elle moins endolorie si elle tombe au sol avec sa bogue?

dimanche, 28 octobre 2012

Aujourd'hui rondeurs.

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Ce matin, mon corps a oublié que le monde a rejoué cette nuit une heure deux fois. Levée encore plus tôt que d'habitude donc, j'entre dans cette période toujours recommencée; de l'heure d'hiver au solstice d'hiver.

Aujourd'hui aura les rondeurs d'un jour qu'on peut consacrer à la lecture. Pleinement, longuement.
Je vais suivre Lakhdar dans sa dernière ligne droite, de Tanger à Barcelone. Rue des voleurs, Mathias Enard.
"Chaque jour de nouveaux cadavres fleurissaient quelque part, une banque s'effondrait, un cataclysme emportait un lambeau de plus de ce monde en ruine. (...) Le monde réclamait quelque chose, un mouvement, un changement, un pas de plus vers le Destin."
Plus tard dans la journée -l'obscurité sera peut-être déjà revenue, une heure plus tôt qu'hier- j'ouvrirai Le sermon sur la chute de Rome de Jerôme Ferrari.
"Mais nous savons ceci: pour qu'un monde nouveau surgisse, il faut d'abord que meure un monde ancien. (...) Peut-être pouvons-nous même reconnaître les signes presque imperceptibles qui annoncent qu'un monde vient de disparaître, non pas le sifflement des obus par-dessus les plaines éventrées du Nord mais le déclenchement d'un obturateur, qui trouble à peine la lumière vibrante de l'été."

 

samedi, 27 octobre 2012

Aujourd'hui un moment de vacances.

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Vacances, n.f., du lat. vacare "être vide"

Remplir ses valises, fermer le lieu quotidien, atteindre au plus vite un ailleurs, cohorte d'embouteillages, vider ses valises et remplir ses journées, se dire qu'on n'a pas vu le temps passer, remplir à nouveau ses valises, revenir au point de départ.
En vacances, depuis hier, je ressens le besoin d'un entre deux. Après le trop plein de ces dernières semaines de cours, j'aspire à descendre en moi-même. Faire le vide. Ensuite, nous partirons randonner, ensuite j'accepterai de faire la queue devant le Grand Palais pour déambuler devant les toiles d'Hooper.

vendredi, 26 octobre 2012

Aujourd'hui première fois que.

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Il n'y a rien d'inutile en nature, non pas d'inutilité même.
Essais, III, 1, Montaigne

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La première fois que j'ai vu cette carotte, je me suis dis que le coeur pouvait connaître de semblables entrelacements. Compacts, denses, à ne surtout pas agacer du couteau.
Hier soir, j'ai quitté ma colline et suis descendue jusqu'au silence de la Seine. Envie de le remonter à contre-courant, lui aussi. Au moment de passer sous la voie ferrée, le fracas d'un train. Bruits et lumières des compartiments projetés sur l'asphalte. Il y avait dans tout cela une fluidité inutile.

jeudi, 25 octobre 2012

Aujourd'hui parti.

366 réels à prise rapide

208/366
Ce matin, prendre le parti de quitter le rond point d'hier. Emprunter un des sens interdits sans intention de le rendre et filer à contre-courant.
 

mercredi, 24 octobre 2012

aujourd'hui sens interdit.

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207/366
Et moi qui espérais en la contrainte du jour pour m'extirper de mon halarucitude. A mes sens en attente alertée, j'avais même promis que demain serait un autre jour, qu'ils seraient à nouveau emportés par le mouvement. Mais devant la contrainte du jour, je dois me dédire. Le grand contraigneur des 366 réels à prise rapide a posé son panneau et je me sens comme Raymond Devos sur son rond-point, contrainte de tourner en rond encore et encore parce qu'aucune sortie n'est possible. Sens interdits.

mardi, 23 octobre 2012

Aujourd'hui à la poubelle.

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206/366
J'ai l'embarras du choix sous mon bureau, si vous tenez absolument à ce que je mette quelque chose à la poubelle. Mais ce matin, je me sens d'humeur à mettre la contrainte devant un miroir et à attraper son reflet. Ce qui donnerait: aujourd'hui ce que vous mettriez en valeur sur votre blog. Sans hésiter et sans doute parce qu'il est passé inaperçu dans les commentaires d'hier, je réponds: le mot inventé par môôôssieur K.
Résumé de l'épisode précédent: hier je me sentais comme cette tête sur la photo qui porte la colonne qui elle-même porte la charpente qui elle-même porte la toiture - l'Ours, spécialiste en architecture, pardonnera mes approximations précédentes. Et je vous promets qu'avec tout ça sur la tête, je n'affichais pas la sérénité contrite de la dite tête. J'étais surtout contrainte à trouver un mot pour nommer la situation. Rien dans le dictionnaire pour définir cela. C'était sans compter sur le passage inventif de K sur mes rivages: "halarucitude". Ce mot aujourd'hui, je le garde et l'inscris dans mes tags. J'en rappelle même la définition pour que celui qui un jour en cherchera le sens sur la toile ne se retrouve pas dépourvu.
Halarucitude n.f. 2012, formé de Ha (qui vient de « ha mince ! » ) de Laru (qui vient de l’expression « ce matin, je suis à la rue », par extension « dans la mouise ») et de citude qui vient de là , mais aussi d’ailleurs et d’ici et s’en repart vers là.
On prendra garde à ne pas confondre « halarucitude »  et « halarucité » (définition pas encore prête!).

lundi, 22 octobre 2012

Aujourd'hui il faudrait un mot pour désigner.

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Aujourd'hui il me faudrait un mot pour désigner ceci: le fait de ne pas avoir entendu le réveil alors que j'ai à caser ce matin ce que je n'ai pas pu faire ce ouiquende. Deux cours à préparer, un reliquat de trois copies à corriger. Ce n'est plus une zone de rencontre mais une de perturbations, vous savez quand dans l'avion on vous demande avec une fausse sérénité de raccrocher vos ceintures alors que la piste d'atterrissage est encore loin. Quel mot dira tout cela?

dimanche, 21 octobre 2012

Aujourd’hui attention particulière à ne pas faire.

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Tout à l’heure, après avoir traversé le barrage, j’irai me positionner en bord de Seine, du côté de Poses.  J’aurai  nettoyé mes chaussures crottées par le dernier entraînement, endossé le maillot conçu tout spécialement pour l’occasion. On s’est mis en frais pour l’inventer. Le nom du collège qui perd un « e » pour devenir titre de tragédie. Hamlet. Ce matin, il pleut sans discontinuer et le vent est de la partie. De « peare » en « pire », quelque chose comme un quarantième jour de déluge.

Tout à l’heure, j’irai me positionner en bord de Seine. Quand Antho me confiera le relai  pour les derniers kilomètres du marathon Seine Eure, je n’aurai plus d’attention particulière si ce n’est pour les battements de mon cœur. On se connaît bien tous les deux. Expirer et inspirer deux fois.  Augmenter doucement et sûrement le rythme. Il me fera le coup du ne va pas trop vite, trop tôt.  Je lui répondrai, c'est maintenant qu'on y va mon vieux. Tu suis et moi, je suis.
Tenancière des îles indigo, veuillez quitter ce lieu immédiatement. Le jeu de mots est facile. Allez donc courir sur d'autres rives.

 

 

samedi, 20 octobre 2012

Aujourd'hui attention particulière à faire.

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Aujourd’hui une attention  à avoir pour mon corps et tout particulièrement pour mes cuisses, genoux, mollets et pieds. Je dois pouvoir compter sur eux demain. Dans la journée, prendre garde de ne pas me rompre le cou, de ne pas me jeter à corps perdu dans, de ne rien garder sous le coude, et surtout de ne pas prendre mes jambes à mon cou. Rester dans le bon ordre.  Tête en haut, cul en bas. 
Ne pas oublier de floquer mon maillot.

 

vendredi, 19 octobre 2012

Aujourd'hui besoin d'un objet essentiel.

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« La terre se nourrit d'empreintes, Le ciel se nourrit d'ailes. »
de Miguel Angel Asturias

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Auriez-vous un modeste manuel d'ornithologie pour me permettre de suivre avec certitude l'empreinte du héron sur la terre détrempée?

P.S. de ma bal(l)ade du jour sur vos blogs, je ramène une trace d'Espaces Instants.

jeudi, 18 octobre 2012

Aujourd'hui l'ombre de.

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"La clarté de la lune dépend de l'ombre des pins." Koan Zen

Comment s'engager dans le jour qui se lève quand on s'est réveillé à l'ombre d'un souvenir?

mercredi, 17 octobre 2012

Aujourd'hui de l'argent.

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Après Delors, de l’argent, soit !

Je vous laisse les biftons, les fifrelins, le flouze, le grisbi, la thune et les pépètes.

Je garde l’avoine, le blé, le fourrage, l’oseille, les radis et je rends grâce à dame nature pour sa magnificence. J’ai regardé, hier soir, le documentaire de Marie-Monique Robin Les moissons du futur.  Après les alertes lancées dans Le monde selon Monsanto ou Notre poison quotidien, celui-là offre un tour du monde  de pratiques locales et respectueuses de la terre qui contrent l’obligation d’acheter ailleurs ce qu’on trouve ici, paraît que ça s’appelle le libre échange.  Celle qui me touche le plus, de pratique locale, à fleur de main,  parce qu’elle est si proche de ce qu’on vit ici avec notre jardin des possibles ou les Hauts Prés, est le teikei japonais et autosuffisant. Quelle élégance du maraîcher à ses clients, de la terre à la table !

lundi, 15 octobre 2012

Aujourd'hui comme un gosse 1 et 2.

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Passer devant toute mise en scène censée nous impressionner, comme un gosse. Avec effronterie.
P.S.1: d'ailleurs c'est avec une effronterie involontaire que j'ai pris la contrainte de demain! Aujourd'hui avance comme un mardi!!!!

P.S.2: ce problème existentiel en ce mardi. Que suivre comme contrainte? Celle d'hier? Celle de demain? Je choisis de m'attarder sur celle-ci et mardi avance comme lundi.

dimanche, 14 octobre 2012

Aujourd'hui sujet brûlant

P1070749.jpg« Qui se soucie de regarder
La fleur de la carotte sauvage
Au temps des cerisiers ? »
Sode Yamaguchi

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Je ne saurai dire ce qui est en train de brûler dans la casserole du monde ce matin. Sans doute, continue-t-on de trépigner, sans doute, le mot "crise" continue-t-il de se décliner à tous les cas. On en vient à espérer qu'il finisse par accrocher au fond du faitout, ablation inéluctable, ainsi nous serait donnée la possibilité de nous remettre en marche.
Sans doute. Mais, ce matin, je ne m'en soucie pas. J'aspire uniquement à partir en forêt de Bord, de l'autre coté du brouhaha du monde. Nous suivrons d'abord le sentier que nous quitterons à la première occasion. Le pas s'enfouira dans les fougères et leur brun sénois aura l'odeur de l'humus qui frémit du retour des chanterelles.

samedi, 13 octobre 2012

Aujourd'hui une couleur qui sent.

366 réels à prise rapide


"Tout ce qui n'est ni une couleur, ni un parfum, ni une musique, c'est de l'enfantillage."
Boris Vian

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Etonnement en lisant la contrainte du jour. Et soudain cette question: me manquerait-il un sens? J'ai beau regarder les couleurs qui m'entourent, les laisser monter jusqu'à mon nez: elles ne sentent rien. Pour qu'un soupçon d'effluve surgisse, il me faut faire un travail mental laborieux. Ainsi rien n'émanera du vert pâle de la pochette en papier qui traîne sur la table basse, tant que je ne l'aurais pas associé à l'absinthe qui prend ses aises dans le jardin des simples. Il en est de même avec la coloration automnale de ces arbres: c'est le souvenir de la rando sur la roche d'Oëtre qui me proposera d'associer cette gamme d'orangés à la senteur du sentier perdu entre fougères et châtaignes qui l'instant d'avant se pavanaient encore sur l'arbre.

vendredi, 12 octobre 2012

Aujourd'hui pas bien rangé.

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195/366 et 500ème billet des îles indigo

"Chacun appelle “idées claires” celles qui sont au même degré de confusion que les siennes propres."
Koan zen

Aux pieds de mon bureau, c'est un bric à brac qui mérite largement le terme de Capharnaüm. Les lettres officielles -renouvellement de carte d'identité, factures et feuille d'imposition- s'empilent avec les cours faits qui n'ont pas encore rejoints leur pochette d'origine, les derniers numéros de Causette gardés parce qu'il faut que je lise encore un dernier article avec des manuels que j'exploiterai peut-être un jour, Feng avec Ogre, Cacaotès et chocolat -trouver le temps de parler de ces deux albums mais la contrainte ne vient pas qui s'y prêterait.  Par contre sur mon bureau, c'est nickel propre: un espace libre de tout le reste.